Remise en question - la confiance

Ces jours-ci, je me questionne. Je crois que je deviens désabusée.

En allant courir aujourd'hui j'ai réfléchi à plusieurs choses. Notamment celle-ci :

Jusqu'à quel point peut-on connaitre une personne et donc lui faire confiance?

Peu importe la personne; ce peut-être celui à côté de qui tu déposes ta tête sur l'oreiller, ou cet ami que tu connais depuis des années, ou encore cette personne qui défend haut et fort de si beaux principes. Bref, la personne en qui tu crois tellement que tu défendrais son nom à tout prix.

Pour faire confiance à une personne, il faut croire en elle et croire la connaître. Il faut avoir l'impression d'assez bien comprendre "l'essence" d'une personne pour qu'elle devienne pratiquement prévisible. Or bien que l'être humain soit doté de raison, cela ne signifie pas que l'humain est rationnel. Prenons par exemple une personne qui se retrouve dans une situation de vie ou de mort. Une première fois, elle pourrait avoir la bonne réaction qui la sauverait. Se retrouvant à nouveau devant la même situation, cette même personne pourrait au contraire avoir une réaction qui la condamnerait.

Prenons un autre exemple, un patient hypersensible contrôlant mal ses émotions et né à une époque où la lobotomie était plus largement pratiquée qui devrait subir cette intervention, perdrait non seulement la capacité de ressentir les émotions causant tant de problèmes, mais également la capacité de prendre des décisions et de trancher sur différentes questions. Le processus décisionnel est largement influencé par les émotions.

En prenant pour acquis qu'une personne est très rarement entièrement prévisible, et qu'il est difficile souvent pour une personne de se connaître elle-même, à quel point est-ce réellement bénéfique de faire confiance aux gens? Je ne dis pas d'être méfiant de tous, mais donner sa confiance? Nous vivons dans une société qui encourage à faire confiance aux gens, mais pourquoi?

La fille qui apprend que son chum est un coureur de jupon. La personne qui apprend que son meilleur ami ne peut pas la sentir. Le gars qui apprend que sa blonde est lesbienne (ou vice-versa). La personne qui voit un proche mourir d'une maladie chronique dont il n'avait jamais été informé. Le frère appelé au chevet de son aîné ayant fait une overdose. Il semble que ce sont des choses que nous entendons assez couramment... Le fameux "Je ne m'en doutais tellement pas."

Comment une personne fait-elle pour accepter ce type de situation? Comment réconcilier l'image de l'être cher avec celle de cet inconnu qui vient de se dévoiler sous vos yeux? Difficile de ne pas se sentir trahis dans une telle situation.

Et une fois le coup encaissé, qui allumera une bougie vous dans le noir afin que vous puissiez retrouver votre chemin?

Comments

[Miaou]

une de mes phrases "voute"

"Accepte ce que tu ne peux pas changer, aie le courage de changer ce que tu peux changer et l'intelligence de faire la difference"

c'est une phrase tronquée issue d'un poeme de moines du moyen-age (que j'ai mis son mon blog il y a fort longtemps)

je t'envoie une envolée de bizzronrons et d'etoiles

Miaou-Isabelle

[Azalea]

Je suis d'accord et je suis entourée de personnes qui prouvent chaque jour que j'ai raison de leur faire confiance. Ils en valaient tous la peine et je ne veux pas remettre ça en question.

Mais c'est que c'est encore plus difficile par contre, quand ce genre de situation arrive avec une de ces personnes.

J'ai des gens que j'apprécie autours de moi, mais avec qui un revers de situation ne me surprendrait pas tant. Et il y a ce cercle de personnes, en qui je crois plus que tout. Ce sont ces coups-là qui font mal.

Et des fois, il apparait nécessaire de se ressourcer dans ces situations là. Mais c'est dur de le faire parce qu'on se sent si vulnérable.

[Simon]

D'un autre côté, je crois que ça revient à la question de la certitude et de la connaissance absolue. Faire confiance à quelqu'un, ou à une perception, c'est prendre un risque. On peut prendre des moyens pour réduire les risques mais, si on veut être à l'épreuve complètement, on peut redouter de marcher à cause de la possibilités que le sol cède sous notre prochain pas et que nous nous retrouvions dans un gouffre.

Bref, la moindre croyance qu'on adopte comporte un risque et, si tu es assez futée, tu peux ne pas être déçue la plupart du temps mais c'est fort probable que ça va arriver quand même.

Je vais arrêter mon commentaire ici, sinon je vais me mettre à retranscrire le discours de la méthode de Descartes :-P

Porte-toi bien!
Simon

[Véro]

Le fameux "je ne m'en doutais tellement pas"... En fait, je crois plutôt qu'il nous arrive de délibérément fermer les yeux sur certains faits, de les ignorer, parce qu'on refuse d'y croire...même si dans notre subconscient, on sait très bien qu'il y a quelque chose qui cloche. Malheureusement, c'est souvent avec le recul qu'on se rend compte qu'il y avait bel et bien des signes anonciateurs. Et lorsque l'on se sent trahi? Il faut se résoudre à aller voir nos vrais amis, ceux qui sont toujours à nos côtés, "pour le meilleur et pour le pire". En accordant notre confiance, on prend évidemment un risque. Mais je crois que ce risque en vaut vraiment la peine si l'on y gagne un ami. Vivre dans la méfiance aurait un prix beaucoup plus élevé. Pense à tous les gens qui ont croisé ton chemin et qui se sont montrés dignes de ta confiance...tu ne crois pas qu'ils valaient la peine d'essayer?